Le journal de Nancy Cash

Faisons le point.
Rien à raconter sur mes activités professionnelles : j'expédie les affaires courantes au e-Nine et passe le plus clair de mon temps dans les écoles de la ville.

En revanche, la situation politique est plus excitante. Les nombreuses rumeurs qui parcourent les restaurants et autres bistros de la ville ont forcé Zickler à s'exprimer sur la place publique. Je suis officiellement et de manière frontale dans l'opposition, en essayant toutefois de ménager un peu la susceptibilité de l'équipe Zickler dont je sens qu'elle peut nous péter au visage.

Par ailleurs, j'ai rencontré Akira Far qui prétend être certain de gagner les prochaines élections contre Zickler et me propose de faire cause commune. Plus exactement j'apprends à le connaitre, puisque nous nous étions déjà croisés auparavant. L'individu est exalté, sans doute beaucoup trop bavard et sûr de lui mais il a l'air gentil et je préfère l'avoir avec moi que contre moi.

Convalescence.
Je me rétablis peu à peu et suis sortie de l'hôpital depuis hier, une chose m'inquiête toutefois j'ai perdu la mémoire de quelques choses simples que je connaissais avant mon accident....

A me relire, je note que je minimise l'importance de mes troubles... je n'ai pas besoin de faire dans l'euphémisme dans ce journal qui n'est pas destiné à être lu... à vrai dire, même s'il m'est pénible de l'avouer, j'ai oublié tous mes apprentissages théoriques et pratiques.

Je vais devoir recommencer à zéro, tout réapprendre... je me suis déjà inscrite à un séminaire de formation même si ça me démoralise de retourner à l'université avec des petits jeunes.

C'est la chute.
Je me reveille à l'hôpital où l'on m'informe que j'ai eu un accident au e-Nine : une lourde chute ayant entrainé un traumatisme cranien important. Les médecins réservent leur pronostic même si je suis hors de danger, il se pourrait que je subisse quelques séquelles.

Autre accident, politique celui-là, Kaliméro Zickler gagne les élections à la Province et son alliée autiste Edelweiss prend la mairie. Nous voilà partis pour quelques semaines (au moins) dans l'opposition et surtout pour le règne de l'arbitraire... ça promet. Il s'engage à laisser un peu de pierre aux habitants, toutefois "pas touche" au pétrole a-t-il prévenu. Quelle grandeur d'âme !

Au revoir Hélénie !
Le budget de la province est en négatif depuis deux jours et je n'ai aucun moyen d'agir sur la situation.

Pour ne pas être tout à fait identifiée à ce fiasco dont je porte une part de responsabilité mais que j'estime minime, je décide de démissionner et d'entrainer la chute de mon cabinet. Seul Naro restera à son poste pour expédier les affaires courantes dans le domaine de la Justice.

Je suis évidemment déçue de la tournure qu'ont pris les évènements mais je ne désespère pas de revenir un jour au pouvoir mais cette fois avec les moyens de mes ambitions.

Dossier noir !
Devant l'évidente décision de la famille de Zickler de pourrir mon mandat, j'en suis rendue à accumuler les preuves de leurs malversations et à les envoyer au Ministre de l'Intérieur.

Dans le désordre : abus de bien social multiples, infractions aux règles de la concurrence, soupcons d'identités multiples... le dossier est lourd.

Je reçois une réponse du Desk qui trouve ça bien et une autre du Ministre qui, lui, s'alarme et me promet d'intervenir. Les élections étant cependant toutes proches, j'ai un doute sur sa capacité à faire grande chose.

Blackout !
Aucune réponse à mes nombreux courriers à l'équipe Zickler qui tient la ville. Ils ont visiblement décidé de faire de l'obstruction systématique et d'organiser le fiasco de mon interim.

Par ailleurs il semble qu'ils soient là pour s'en mettre plein les poches au détriment de l'Hélénie et de ses actionnaires. Pour exemple, leur première mesure a été d'organiser un blocus sur les matières premières les plus rares en Hélénie (Pierre et Pétrole) et d'en fixer les prix à des niveaux qui font perdre de l'argent à la province.

Les jours qui viennent s'annoncent pénibles... j'hésite carrément à rendre mon tablier.

Coup d'état !
Alors que je m'apprête à nommer Burrick à la mairie un diplomate use de ses prérogatives et s'empare du poste. Le temps de réaliser ce qu'il se passe et Lord H. nomme l'inévitable Kaliméro Zickler au poste clef de DDP. Je commence à comprendre et ça sent le pâté.

Kaliméro Zickler est un personnage influent de l'Hélénie, entrepreneur, assassin à temps perdu mais aussi résistant de la première heure et habitant de longue date de la région. Il est incontournable dans le coin et est un être plein de contrastes.

Je décide de le contacter pour tenter de gouverner de concert. J'ai toutefois quelques doutes sur sa volonté de collaborer étant donné le coup de pallaphone plutôt froid que nous avons échangé le jour de ma nomination.

Formation du cabinet !
Interdite d'agir mais pas d'écrire, je multiplie les courriers aux habitants de l'Hélénie et commence à constituer mon équipe. J'aimerais associer l'ensemble des groupes aux interêts opposés afin de faire un gouvernement d'union mais je ressens quelques reticences.

Naro s'exprime en mon nom sur la place publique et fait lecture de ma lettre programmatique sur le tout nouveau forum de l'Hélénie. Rendre la Province plus attractive pour faire revenir les habitants est ma priorité. Dans cette perspective, je m'engage à baisser les impôts et pratiquer une politique salariale volontariste.

Nommée mais je suis interdite !
Retour d'un week-end prolongé et bonne nouvelle: je suis nommée Gouverneure d'Hélénie. Quelle progression en moins de trois mois, je crois pouvoir être fière mais le plus dur commence : être à la hauteur de l'enjeu.

Mon enthousiasme est toutefois très vite terni par la nouvelle suivante : pendant le week-end, je me suis connectée à un serveur pallanet public pour gérer mes affaires. Résultat, je suis suspectée de posséder plusieurs identités et suis suspendue trois longs jours ce qui retarde d'autant plus ma véritable prise de fonction.

Pour corser le tableau, un faussaire monte contre moi un Coup Monté qui, même s'il est très vite identifié comme tel, laisse comme une tâche sur mon début de mandat.

Liberée !
Suite à l'intervention de mon avocat et à un courrier envoyé au fonctionnaire seelien illégitime, je suis liberée. Je me résouds à laisser mon compagnon de cellule, un résistant lui aussi, à son triste sort.
Je ne crache pas dans la soupe et suis bien contente d'être libre mais quelle est cette justice qui libère au moindre coup de pression ou courrier bien tourné.

Je m'acquitte de l'insupportable taxe d'athéisme et suis enfin en mesure de réouvrir l'e-Nine. L'endroit n'a pas vu la lumière depuis maintenant trois semaines mais tout a l'air à sa place. Je suis rassurée et commence à songer aux jours a venir, en particulier aux premieres mesures a prendre à la libération.

Retour musclé en Hélénie...
Ma formation achevée je décide de rentrer, je suis trop loin de mon restaurant et je crains pour mon affaire. Dès ma descente du train, une troupe de policiers me tombe dessus et me molleste jusqu'à ce que je perde connaissance. J'avais vaguement esperé leur échapper sans trop y croire toutefois.

Je découvre les geoles humides d'une prison mixte, décidemment il va falloir améliorer l'état de nos prisons quand la filiale redeviendra Palladionaute.

Des étoiles plein les yeux !
Plus important encore, une deuxième sur mon passeport, signe que je suis devenue une travailleuse plus expérimentée. J'ai travaillé en deux heures ce matin, au lieu de quatre hier encore.

Pour ajouter à ma joie, j'ai reçu une lettre du Mint qui me donne pas mal d'espoirs quant à la possibilité que je sois nommée gérante d'Hélénie. Attendons toutefois, ça ne serait pas la premiere fois que je serais déçue.

Dans l'arène !
Aujourd'hui je suis entrée en campagne pour devenir la prochaine gérante de l'Hélénie qui doit revenir prochainement dans le giron de l'Entreprise (normalement...).
Appuyée par Jonny Crack (mais mon intuition me fait dire qu'il ne faut pas que je me revendique trop de ce soutien), encouragée par Soumaco Giovanni (bis), je rédige une longue lettre programmatique à l'attention du Ministre de l'Intérieur. Elle est tournée aussi bien que je peux et je suis confiante mais sans excès : je sais ne pas bénéficier du même réseau que d'autres.

Des nouvelles de Rodik qui va enfin rentrer de son périple en Empire brun. Il s'est à mon sens fourvoyé dans cette guerre qui n'est pas la sienne et j'espère l'en convaincre quand nous serons en tête-à-tête.

A part ça, je vois le bout de mon séminaire de formation : plus que trois cours !

Pas de réponse des Giovanni en Karénie.
Tout y est hors de prix et les salaires sont bas, sauf à travailler par un système de commissions impossible de vivre ici.

Nous sommes repartis dès le lendemain de notre arrivée pour la Spéculie où des amis de Rodik pouvaient nous loger. Pas grand chose à dire sur la province, je passe mes journées à me former et me rapproche de plus en plus de ma deuxième étoile.

Nouveau départ à la cloche de bois !
Les autorités seeliennes ont mis notre tête à prix, en particulier celle de Naro qui s'est montré particulièrement efficace dans la résistance. Après avoir comaté deux ou trois envahisseurs et commis quelques rapines, ça n'est maintenant pas moins de 23 jours de prisons qui lui sont promis.

Après avoir consulté mon mentor, le bon Soumaco Giovanni, nous décidons de prendre le train pour la Karénie. Heureusement, l'envahisseur n'a pas encore recruté de policiers et la pleine lune nous permet de nous rendre à la gare tous feux éteints.

Nous dormons quelques heures dans une cabane à notre arrivée et contactons les Giovanni pour savoir si nous pouvons travailler pour eux dans la ville.

Bruits de bottes dans les rues de Bisouville.
J'ai cru faire un cauchemard mais mon réveil au petit matin m'a confirmé que c'était bien vrai. La Seel a annexé l'Hélénie pour de sombres raisons géopolitiques : venir en aide à la République de Kraland qui ne reconnait pas le culte de la Grande Déesse...

En plus de perdre mon salaire de Capitaine, je suis assujettie à une taxe d'athéisme. Voilà qui nuit gravement à ma santé financière et me met en boule immédiatement : je file au palais du gouverneur me joindre aux insurgés.

Dans la journée je parviens à convaincre Alain (qui ne demandait que ça) de se joindre à moi et même Naro qui, seelien, hésitait. Je reste à l'auberge, paye le salaire des Maitres d'Armes, fournit à boire et à manger à mes deux compères qui, eux, parcourent les rues à la recherche de l'envahisseur.
Outre le fait que je ne sois pas une combattante, je crains surtout qu'on sache très bien où me trouver à la moindre incartade : le restaurant est à mon nom.

Bucherons !
J'ai eu le fin mot quant au retard de livraison des Giovanni. La firme a été victime d'un redressement qui a quelque peu grevé ses finances et, donc, retardé ses projets. Elle doit se "refaire la cerise" en vendant, entre autres, des armes.

A cet effet et dans l'attente, le Don nous propose de travailler a couper du bois pour un salaire net de 60 $. Précision utile pour comprendre : le bois est le matériau de base de la poudre. Voilà qui devrait nous fournir du travail pour quelques jours, si ce n'est quelques semaines. Rodik annonce donc son retour pour les jours prochains.

On se tourne les pouces !
Comme je m'y attendais un peu, les Giovanni n'ont pas pu nous livrer les matériaux. La vie dans le Cybermonde est une succession de déception de cet ordre : contre-temps, annulations, promesses envolées.
S'agissant du Don et de sa famille, je ne pense pas qu'il s'agisse de nous manipuler, ils sont justes débordés par leurs activités multiples.

Du coup nous en profitons pour nous former, ce qui n'est pas un luxe. Bientôt nous aurons gagné en productivité et pourrons faire d'autres projets.

La main dans la caisse !
Le gérant Jonny Crack a été dénoncé pour avoir fauché dans la caisse de la filiale... Il prétend que c'était pour acheter des protections pour les bâtiments publics. On ne saura jamais si c'était vrai... éternel problème que de confondre ses finances avec celles de la province.
Quoiqu'il en soit le gérant est en fuite, sans doute rentré à Crab Key. Mon protecteur parti je me demande quel est mon avenir comme capitaine.

Ce que nous soupçonnions s'avère être vrai : Rodik nous écrit depuis la Spéculie pour nous annoncer la mort d'Enora. Paix à son âme. Comme elle l'aurait dit elle même : "C'est à chier" une telle nouvelle.

Nous voici Maçons !
J'ai dormi toute la journée d'hier en prévision du coup de ce matin : fabriquer et acheter, dès l'aube, des briques pour les revendre à la caserne très cher. Evidemment ca aide d'être Capitaine... C'est à moitié honnête mais dans cette ville c'est un peu à la guerre comme à la guerre.
Je me blesse en essayant de produire les quatre dernières mais l'opération reste toutefois très rentable, nous avons de quoi voir venir pour la semaine que nous passerons à nous former en attendant les matériaux que doit nous envoyer la firme Giovanni.

Je suis en effet entrée en contact avec Tom Giovanni à la demande du Don. Si tout se passe bien, il nous enverra vendredi de quoi transformer le restaurant en auberge.

Les impôts sur les salaires atteignent des sommets en Hélénie : 8 % pour la Corporation, 20 % pour la Province.
Jonny prétexte que c'est pour remonter les finances de la PC, je prétends qu'il s'en fout comme de son premier larcin : il ne travaille pas. Quand bien même travaillerait-il, il serait alors rémuneré par un système de commissions qui lui eviterait l'impôt.
Le pire c'est qu'il a l'impression de très bien gerer, ou alors il fait semblant d'en être convaincu et sait parfaitement ce qu'il fait : jouer avec le destin d'une filiale pour son interêt personnel.

Les 1eres et principales victimes de sa politique sont les prolos qui désertent l'Hélénie par centaines chaque jour.
Parmi eux, Rodik qui est parti à l'aube pour la Spéculie, à la recherche de stages moins honereux et espérant y retrouver la trace d'Enora.
Plus tard dans la matinée, Burrick a pris le train pour la Moldavie où un ami à nous tient une auberge et a promis de l'employer. Je sais par ailleurs que Burrick doit se former à la magie, son tour du cybermonde était d'avantage prévu.

C'est à trois que nous avons mangé au e-Nine ce soir... l'établissement sonnait vide.

J'ai vendu un service sexuel au gérant de la province. En rentrant au e-Nine je fais mine d'en être fière, les billets débordant de mon sac à main, pourtant je n'en mene pas large.
Jonny Crack s'est montré odieux, persuadé que le fait de payer l'autorisait à me traiter en objet et à tout exiger. Dire qu'il y a quelques jours j'ai repoussé sa demande en mariage.
L'Homme est versatile... et l'Humanité dans l'Homme décidemment bien fragile.
Heureusement, tous les clients ne sont pas de cet accabit et j'en ai eu de charmants. Je pense parfois à arrêter mais sûrement pas avant d'avoir fait fortune.

Le détail de la proposition du Don est arrivé et nous signons pleins d'espoir le pré-contrat qui nous lie à la firme Giovanni. La firme financera l'extension du restaurant pour en faire une auberge puis la rachetera. Je serai ensuite gérante de l'établissement qui sera intégré dans la filiale restauration du groupe.

J'ai participé à une conférence vidéopallaphonique avec le Don de la famille Giovanni.
A l'origine je l'avais contacté pour savoir s'il verrait d'un bon oeil que nous ouvrions une station-service dans Bisouville (suivant en cela les conseils de Jonny Crack).
Contrairement à ce que prétendait le gérant, le Don n'est pas ravi à l'idée de voir un concurrent de plus s'installer sur le marché... Je m'en doutais un peu et c'est pourquoi j'ai écrit cette lettre avant toute chose.

La bonne nouvelle toutefois c'est que le Don nous propose de participer à la création de la future filiale restauration de la firme Giovanni. Les modalités restent à définir en détail mais nous en discutons déjà au sein du Saint-Axe. La proposition me semble saine bien que nous nous demandions evidemment où est l'arnaque. Que voulez-vous, chat échaudé craint l'eau froide.

Nous apprenons par la gazette locale la mort d'une jeune guide alpiniste dans la neige, la haut dans les montagnes. Serait-ce Enora ?

Grosse embrouille au sein du Saint-Axe.
C'est en allant acheter un peu de poisson chez la concurrence que je découvre Enora attablée au "Chez Elles". Je lui demande ironiquement si c'est meilleur ici qu'au e-Nine. Sa réponse ne tarde pas : non c'est moins cher.
Moins cher ? En mangeant chez la concurrence elle dépense 29 $, alors qu'en mangeant au e-Nine elle dépense 5 $ d'impôts et 17 $ d'ingrédients, les 8 $ restant sont pour la poche du Saint-Axe. Si ça n'est que ça, je suis prête à lui donner 1 ou 2 $ pour chaque repas qu'elle prendra au e-Nine...
Je ravale ma colère dans un premier temps avant d'exploser quand nous sommes réunis.

Je comprends mieux. Je suis, en fait, accusée à mots couverts par la bigote de m'en mettre plein les poches pendant que je ferais travailler les amis pour un salaire de misère.
C'est faux. Depuis l'acquisition du e-Nine, je n'ai pas fait un seul stage ni acheté quoique ce soit qui ne relève du restaurant (produits alimentaires et/ou matériaux).
Je veux bien avoir tous les défauts du monde sauf celui d'avarice envers mes amis. Je vis douloureusement cette accusation injuste.

A la suite de notre explication sévère, Enora disparait de la ville. J'ai presqu'envie de dire bon débarras même si je suis inquiête de son sort.

Capitaine ! Mon Capitaine !
Devant mon lobbying intense auprès du gérant, afin qu'il procure des sources de revenus au Saint-Axe, ce dernier me nomme Capitaine de la Province d'Hélénie, ce qui n'est pas rien étant donnée mon (in)expérience militaire !

Renseignements pris ma fonction ne consiste toutefois pas à remilitariser la Province ni surtout à mener bataille. En vertu de l'accord passé après la guerre, la Palladium Corporation ne peut, en effet, militariser ses territoires.
En Hélénie une seule exception est faite pour un vétéran gâteux qui est autorisé à porter son ancien uniforme, ainsi que son fusil duquel on a enlevé le chien (voir photo ci-contre).
Une seule tâche m'incombe en fait : tenter de développer la caserne.

J'accepte pour le salaire quotidien et pour la perspective de quelques bénéfices à faire sur la revente de matériaux de construction auprès de la caserne.

J'ai passé la journée à découvrir les rouages d'un commerce: recenser les prix de la concurrence, fixer les notres, calculer les marges en fonction des salaires, des impôts, du prix des matières premieres. Je n'ai pas chômé.

Il en ressort que ce n'est pas la poule aux oeufs d'or que nous attendions mais que c'est toutefois mieux que rien. J'évalue le bénéfice potentiel par UT travaillée entre 70 et 110 $ selon les produits. Un bémol toutefois : dans un 1er temps, les bénéfices seront réinvestis pour transformer le restaurant en auberge.

Journée de grands travaux.
Mickel a chanté toute la journée pour nous donner de l'entrain à la tâche s'attirant quelques moqueries de la part des amis qui ont du mal avec ses aigus.
Naro a obtenu le titre officieux du plus volontaire, immédiatement suivi par Polo et ses contrepets.
Rodik nous a fait part de sa science du clouage de planches.
Alain a installé quelques briques entre deux comas et Enora trouve que les travaux "c'est à chier".

C'est épuisés mais heureux (sauf Enora qui, evidemment, trouve ca... mais vous commencez à avoir l'habitude) que nous nous attablons tous au e-Nine le soir venu. La cuisine a été aggrandie, nous pouvons désormais faire des plats de poisson. Un bac à douche a également été installé dans le nouveau bureau pour tenter de se débarrasser des odeurs en fin de service.

Des nouvelles de Mickel ce matin. Et quelles nouvelles puisqu'il m'annonce sa visite dans la journée. Mickel est propriétaire d'une auberge, ici à Bisouville. Elle est parfaitement située mais ne tourne plus faute de gestionnaire. Dans son courrier, Mickel propose de me la vendre bien que je n'aie pas les détails de sa proposition. J'attends avec impatience son arrivée vers midi.

Midi : retrouvailles pleines d'émotions avec mon bel artiste. Nous nous sommes longuement serrés dans les bras l'un de l'autre. Nous réouvrons le Club et y faisons un grand ménage de printemps. Nous tombons facilement d'accord sur les modalités de la vente: je payerai à crédit et commencerai à rembourser à partir du moment où le restaurant sera transformé en auberge.

Premier repas au e-Nine avec les compagnons du Saint-Axe ce soir. L'espoir est dans les coeurs et les ventres sont pleins. Nous nous couchons toutefois de bonne heure : demain nous avons des travaux à faire dans l'établissement.

Rodik et moi voyons Jonny Crack à l'oeuvre pour la première fois. J'envie sa richesse apparente dont l'origine me semble toutefois douteuse. Il parle avec gouaille et promet la pluie et le beau temps... nous verrons. Il nous rémunère pour engager à sa place des Maitres d'Armes... un compte à régler, il a besoin de seconds.

Les impôts sont terriblement élevés mais le gérant nous propose de compenser ce taux par une prime dans la mesure où nous serons capables de lui fournir 15 brassées de bois avant la fin de la semaine.

L'économie locale a l'air de fonctionner très largement en commissions et autres dessous-de-table. Je me renseigne sur la manière de m'enrichir ici. Je marche toutefois sur des oeufs pour ne pas froisser la susceptibilité des tenants du pouvoir. Billou et le Kradistan m'ont mis du plomb dans l'aile de ce point de vue là.

Croyant bien faire et souhaitant offrir, en gage de remerciement pour leur accueil, un Père Noel aux habitants de Bisouville, Alain tente d'en capturer un sauvage. Manque de chance, en guise de Père Noël il s'agissait d'un père fouettard... C'est Rodik qui est content : il trouve là l'occasion d'exercer ses nouveaux talents de médecin.

Nous rencontrons enfin le gérant Jonny Crack. Drôle de personnage, à la fois accueillant mais à l'air quelque peu retorse. Nous comprenons malgré son accent à couper au couteau que la maison qu'il devait nous offrir est devenue... un matelas miteux dans sa propre maison. Notre maison A NOUS nous sera en principe livrée meublée dans deux jours : nous l'appellerons l'arlésienne tellement nous l'attendons notre première bicoque.

Nous partons à l'aube, la décision a été difficile à prendre.
A titre personnel, je penchais pour Felvie en Oasis où les impôts sont moins élevés et où le maire nous octroyait avec la plus grande aménité un permis de construire. Ca nous aurait de plus rapprochés de Billou.
Nous avons toutefois choisi Bisouville en Hélénie, où le gérant, un certain Jonny Crack, nous promet une maison voire une fonction dans l'équipe dirigeante.

Le voyage a été très long, malgré la proximité de l'Hélénie à vol d'oiseau. La dernière partie, en particulier, une longue marche à travers une plaine enneigée, la route étant coupée à cet endroit, fut pénible.

Nous signalons notre présence à la mairie et nous mettons en quête de lieux de repos, aucun n'est équipé pour restaurer vraiment nos forces mais nous y dormons toutefois quelques heures. Vivement que nous rencontrions le gérant Crack !

Nouveau drame dans notre accession à la propriété ! La mairie a décrété qu'en vertu du POS (qui se trouve bien evidemment n'être consultable nulle part), nous ne saurions construire une seconde auberge dans la ville. Curieux hasard la première appartient justement au maire...

Décision est prise de migrer à nouveau. Notre avenir n'est pas dans un sytème où le pouvoir est concentré entre les mains de quelques apparatchik (à moins que ce ne fussent les nôtres (de main)).

Nous décidons cette fois de préparer notre arrivée dans une nouvelle province afin d'éviter ce genre d'écueil. Pour ce faire nous réactivons nos réseaux et réfléchissons à ce que nous voulons faire. Une auberge qui pourrait à terme devenir un club de charme me tente, Naro voudrait une armurerie et Rodik un hopital ou une école... logique en somme.

J'ai été très occupée ces derniers jours, notamment à me former. Naro et Rodik sont déjà parvenus à embrasser une carrière avancée.

La ville sonne comme une coquille vide, les rares personnes que l'on croise ne sont pas tout à fait bien intentionnées. Enora la bigote a encore acheté une planche pour une fortune. Comme il se doit elle trouve que l'escroquerie c'est "à chier".

Pour trouver un peu d'envie dans ce "paradis Kommuniste" peuplé de fantômes sans conversation, nous décidons d'ouvrir une auberge sur un emplacement assez central. Nous prévenons les autorités de ce projet.

Départ plein d'émotions, Mickel nous a préparé des sandwichs emballés avec soin dans des torchons propres comme le faisait ma grand-mère. J'ai promis que nous nous reverrons.

J'ai longuement étudié la carte et l'expérience confirme mon intuition : le plus court chemin d'un point à un autre n'est pas la droite mais bel et bien la route.

Au petit matin, nous apercevons les contreforts enneigés des montagnes du Kradistan. Le pays est sauvage comme ses habitants et très beau.
Nous nous signalons aux autorités comme il se doit et déjà nous occupons nos premiers emplois. Quel bonheur que d'être enfin justement rémunerés pour notre travail. Les prix sont corrects. C'est certain nous allons faire notre vie ici.

Nous n'arrivons pas à mettre la main sur Burrick, s'est-il encore saoulé ? Est-il tombé d'épuisement d'avoir trop travaillé ? Nous décidons de partir en deux groupes. Enora (qui trouve ça "à chier d'attendre Burrick"), Naro et Rodik partiront devant, Alain, Burrick et moi suivrons demain.

Nous accompagnons les premiers partants à la Gare, bien evidemment plus une goutte d'essence dans les michelines ni un seul ticket au guichet ou dans les distributeurs. Ils feront et nous sans doute également le trajet à pied. Décidemment, ca devient une habitude... Je n'ai pourtant pas signé pour entrer dans la légion ou dans l'équipe de marche-marathon.

Tard dans la nuit nous retrouvons Burrick et recevons ensuite un coup de fil : les amis sont bien arrivés.

La réponse de la mairie est arrivée... un vague brouillon pour expliquer que le précédent propriétaire avait été prévenu de l'imminence de l'expropriation. J'ai la curieuse impression que nous sommes arrivés comme des chiens dans un bowling et que nous gênons un peu le ronronnement local. Il est cependant évident que je ne maîtrise pas encore toutes les arcanes de l'économie comme me l'a gentillement rappelé le Padre Soumaco Giovanni.

Nous reconnaissons notre défaite, empochons la prime de dédommagement et prenons la décision de prendre la route de nouveau demain ou après-demain, il nous faut récuperer toutes nos forces et notre Capacité de Travail avant d'entreprendre le long voyage qui nous mènera, a priori, en République Kralandaise. Enora est ravie de quitter cette "ville à chier".

Mickel est malheureux de nous voir partir mais son emploi de fonctionnaire et, surtout, son Club, l'empêchent de cheminer avec nous.

Changement de programme ! Alors que nous projetions de nous installer à Billou, malgré la crise consécutive à la guerre, un évenement se produit qui met à mal tous nos espoirs.

La mairie ordonne l'expropriation, sans préavis, de Naro au prétexte que la cabane qu'il a rachetée se trouve à l'emplacement de l'ancienne caserne, détruite pour plaire à l'ennemi. Nous sommes furieux comme le confirme Enora dans une interview à la gazette locale : "je trouve ça à chier !"

J'envoie une lettre au maire, ainsi qu'au gérant de la Filiale, le bon Soumaco et prends Mickel à témoin. J'attends des réponses précises pour savoir si nous avons notre chance à Billou.

Nous avons retrouvé de vieux amis : Alain, Burrick et Enora. Nous avons bien et beaucoup bu et, au bout de la nuit, avons décidé de refonder le Saint-Axe. A l'origine, en d'autres lieux, un mouvement de grammairiens violemment anti-kikool, le Saint-Axe sera ici à nouveau notre famille.

Je reçois des réactions positives depuis deux jours suite à mon courrier :

• Le Gouverneur de la Province, Soumaco Giovanni m'encourage à rester, m'assurant qu'il est un chaud partisan des salaires élevés. Sa famille n'a pas toujours bonne réputation pourtant l'interessé est un individu parfaitement courtois.
• La CTC, Caribean Trust Company, me propose de prendre la gérance de deux de leurs commerces à Billou, une banque et une école.

Je continue à passer de délicieux moments un peu surrannés en compagnie de mon artiste et je pourrais peut-être vivre un temps dans cette ville. Naro a d'ailleurs racheté une cabane avec le projet d'en faire une armurerie.

Billou, jusque là épargnée, est touchée à son tour par les conséquences du Krach. Les caisses sont vides, les impôts atteignent des sommets et les salaires des planchers. Nous ne faisons que survivre : Boulot/ Nourriture/ Repos.

C'est insupportable, aussi je me charge de rédiger une ''Lettre ouverte aux Notables de Billou'', espérant les convaincre d'augmenter les salaires.

Naro et Rodik ont été mollestés pendant la nuit du fait de leur nationalité. "C'est la guerre !" a-t-on avancé pour justifier ces agressions. Bien heureusement Mickel est intervenu et a grondé très fort en ville. Il les a de plus placés sous la protection de ses gardes du corps personnel.

Plus un billet de train, plus un billet d'avion... c'est la crise. C'est finalement à pied que nous avons rejoint Billou. J'ai jeté ma paire de chaussures en arrivant et demandé une bassine d'eau glacée.

Heureusement, la ville est jolie et Mickel, aussi beau que dans mes souvenirs, se montre charmant. Il a offert une tournée et nous nous sommes reposés au Club des Scènes.

Nous faisons nos premiers pas en ville et parvenons à travailler pour un salaire presque correct.